Journée de la Femme

Place des femmes en astronomie

Les femmes sont présentes en astronomie depuis des millénaires. La civilisation de Sumer, qui a produit quelques-uns des tous premiers astronomes historiques, a aussi fait de sorte que, du côté des femmes du IIe millénaire av. J.‑C., des astronomes sumériennes dirigent des grands temples observatoires. De Christine de Suède, Émilie du Châtelet qui traduit Newton, et Nicole-Reine Lepaute, jusqu’au début du XXe siècle, c’est en tant que « calculatrices », sortes d’ordinateurs humains, que plusieurs femmes s’impliquent ou sont engagées par les observatoires afin d’extraire l’information de données complexes. Certaines s’illustrent alors, telle que l’Américaine Annie Jump Cannon.
En 1992, des astronomes dont Claudia Megan Urry établissent The Baltimore Charter for Women in Astronomy qui vise à assurer des chances égales aux femmes.
Les historiens qui s’intéressent au genre et la science, dont notamment Londa Schiebinger, Éric Sartori et Yaël Nazé, et ont mis en lumière les efforts scientifiques et les réalisations des femmes, les obstacles rencontrés et les stratégies mises en œuvre pour que leur travail soit accepté par leurs pairs.

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Les Harvard Computers (« calculatrices de Harvard ») devant le bâtiment C du Harvard College Observatory (1913).

Un hommage particulier à Vera Rubin décédée le 25 décembre 2016 à l’âge de 88 ans. Cette astronome américaine est principalement connue pour son étude sur la vitesse de rotation des étoiles dans les galaxies spirales qui suscita l’hypothèse de la présence de matière noire dans les galaxies. Vera Rubin a reçu de nombreuses distinctions pour ses travaux, sauf une, qu’elle aurait largement méritée, le prix Nobel de Physique. En 1970, Vera Rubin travaille sur la dynamique des galaxies, elle découvre alors que les vitesses de rotation ne correspondent pas à la quantité de matière mesurée, les galaxies devraient tourner moins vite. Elle est à l’origine de la découverte de l’existence de la « matière noire ». Elle confirma alors la théorie que l’astrophysicien Suisse Fritz Zwicky avait formulée en 1933.
Une découverte qui méritait largement un prix Nobel de Physique.

Dr. Vera Rubin

10 cratères lunaires portent le nom de Femmes astronomes.

  • Hypatie (370-415) Mathématicienne, astronome et philosophe Grecque.
  • Nicole-Reine Lepaute (1723-1788) Mathématicienne et astronome française, a travaillé avec Lalande et Clairaut pour calculer le retour de la comète de Halley en 1757.
  • Caroline Herschel (1750-1848) Astronome allemande. Elle découvre de nouvelles comètes, en particulier la comète périodique 35P/Herschel-Rigollet, qui porte son nom, des nébuleuses et des objets du ciel profond. En 1828, elle reçoit la Médaille d’or de la Royal Astronomical Society
  • Marie Somerville (1780-1872) Elle traduisit et popularisa la « Mécanique Céleste » de Laplace et amena John Couch Adams à chercher et découvrir la planète Neptune.
  • Maria Mitchell (1818-1889) Astronome américaine, nommée professeur d’astronomie en 1865, elle était également directrice de observatoire de université de Vassar College.
  • Agnes Mary Clerke (1842-1907) Astronome et écrivaine scientifique britannique.
  • Williamina Fleming (1857-1911) Astronome américaine née en Écosse.
  • Mary Adela Blagg (1858-1944) Astronome et sélénographe britannique. En 1916, elle devient la première femme admise à la Royal Astronomical Society.
  • Antonia Maury (1866-1952) Astronome américaine qui publia un important catalogue de types spectraux des étoiles.
  • Annie Maunder (1868-1947) Astronome et mathématicienne nord-irlandaise, un cratère de Mars porte également son nom.

De nombreux astéroïdes portent également le nom de femmes astronomes.

  • Elisabeth Catherina Koopmann Hevelius (1647-1693) Astronome née à Danzig, dans la République des Deux Nations, aujourd’hui Gdańsk en Pologne.
  • Nicole-Reine Lepaute (1723-1788) Voir ci-dessus (cratère lunaire)
  • Caroline Herschel (1750-1848) Voir ci-dessus (cratère lunaire)
  • Marie Somerville (1780-1872) Voir ci-dessus (cratère lunaire)
  • Dorothea Roberts Klumpke (1861-1942) Astronome américaine, elle a été directrice de l’observatoire de Paris.
  • Henrietta Swan Leavitt (1868-1921) Astronome américaine ayant découvert la relation entre la luminosité des étoiles variables et leur période de variation.
  • Cecilia Payne-Gaposchkin (1900-1979) Astronome anglo-américaine Elle a été la première femme nommée chef du département d’astronomie de Harvard en 1956. Elle est notamment connue pour avoir été, en 1925, une des premières astronomes à envisager que les étoiles sont composées majoritairement d’hydrogène, à l’encontre du consensus scientifique de l’époque.
  • Helen Sawyer Hogg (1905-1993)  Astronome américano-canadienne renommée pour ses recherches sur les amas globulaires.
  • Margaret Burbidge (1919-  ) Astrophysicienne britannique. Elle participa également au développement du spectrographe à objets faibles pour le télescope spatial Hubble. En 2010, elle est professeur émérite de physique à l’UCSD et reste une chercheuse active.
  • Beatrice Tinsley (1941-1981) astronome et cosmologiste néo-zélandaise dont les recherches ont constitué des contributions fondamentales à la compréhension d’un point de vue astronomique de l’évolution des galaxies dans le temps.

Valentina Tereshkova

N’oublions pas la conquête spatiale, à laquelle de nombreuses femmes ont participé. 55 pour être précis, elles sont Russes/URSS, du Canada, de la Corée du Sud, du Japon, ou Britanniques.

La pionnière, Valentina Terechkova, a gouté aux joies de l’apesanteur du 16 au 19 juin 1963, soit deux après le premier homme, son compatriote Russe Youri Gagarine.

Claudie Haigneré à bord de la Station spatiale internationale. 2001 NASA

Claudie Haigneré, a été la première spationaute française, elle a décollé le 16 aout 1996 pour une mission de 16 jours à bord de la station russe MIR.

3 femmes astronautes sont mortes dans l’espace. Judith Arlene Resnik est morte dans l’explosion de Challenger le 28 janvier 1986 en même temps que l’institutrice Christa McAuliffe.
Kalpana Chawla, américaine née en Inde est la première femme d’origine indienne à voler dans l’espace. Elle meurt lors de la désintégration de la navette spatiale Colombia le 1er février 2003 en même temps que l’astronaute américaine Laurel Clark et 5 autres membres de l’équipage.
En hommage, tout comme pour leurs homologues masculins, également morts dans l’accident, des cratères lunaires (sur la face cachée de la Lune) , martiens et des astéroïdes portent leur nom.

Sally Ride, première américaine à aller dans l’espace en 1983

Sally Ride, première astronaute américaine en 1983, décédée en 2012 suite à une maladie. Pour lui rendre hommage, un cratère lunaire porte son nom.

N’oublions pas ces femmes, scientifiques, afro-américaines, mathématiciennes, physiciennes ou ingénieures, elles ont activement participé à la conquête spatiale. Parmi elles, Katherine Johnson, Dorothy Vaughan, Vivian Adair et Mary Jackson. Un film « Les figures de l’ombre » leur rend hommage.

De gauche à droite : Dorothy Vaughan, Leslie Hunter, Vivian Adair

 

De nos jours :

En 2013, la revue Nature, illustre le fossé entre les sexes en sciences. D’une part, les femmes professeurs universitaires en physique et astronomie ont en moyenne moins d’enfants que les hommes, soit 1,2 par rapport à 1,5. Plus à la base, les étudiantes en biologie, chimie et physique peuvent s’attendre à être moins bien payées en tant qu’assistantes que leurs confrères masculins, soit d’en moyenne 3 730 $ américains par année. Enfin, les salaires professionnels des femmes en physique et en astronomie sont 40% moindres que ceux des hommes, aux États-Unis.

En 1992, des astronomes dont Urry établissent The Baltimore Charter for Women in Astronomy qui vise à assurer des chances égales aux femmes. Il est noté que seulement 15 % des astronomes sont des femmes et que la variance géographique est tellement forte que dans certains pays, il n’y en a aucune, tandis que dans d’autres, la proportion dépasse les 50 %. Il en est déduit que cela implique qu’une carrière scientifique est grandement influencée par des facteurs culturels et sociaux, et non pas par les habilités d’un individu.

Aux États-Unis en 2001, les femmes en science ou en génie ayant un doctorat sont principalement employées dans le secteur de l’éducation, et moins dans le commerce ou l’industrie que les hommes.

En 2009, l’Année mondiale de l’astronomie énonce en tant qu’un de ses buts principaux de viser à « Augmenter le pourcentage des femmes scientifiques à tous les niveaux et favoriser une plus grande participation des minorités sous-représentées dans les carrières scientifiques et technologiques. » Lors d’une conférence ciblée la même année, la 2009 Women in Astronomy Conference, il est établi que la proportion de membres de l’Union américaine d’astronomie de moins de 30 ans qui sont des femmes est passée de 20 à 40 %, en 16 ans.

L’astronome Farzana Aslam souligne que les femmes pakistanaises sont aptes à contribuer à tous les aspects économiques de leur société, tout en maintenant les valeurs de l’Islam et que cela pourra contribuer à bâtir une société plus forte et plus saine. À la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, on compte aussi déjà un certain nombre d’astronautes musulmans : l’américo-iranienne Anousheh Ansari est la première femme à travailler à la SSI et le quatrième touriste spatiale. De façon plus générale, en Iran, le nombre de femmes inscrites en études supérieures dépasse parfois celui des hommes dans les études scientifiques, qui leur étaient traditionnellement réservées.

Sources : Internet et Wikipédia.

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